MAEJT

Comment faire entendre librement la voix des enfants et des jeunes touchés par l'exploitation économique et la violence sexuelle et leur permettre de devenir des acteurs clés de la protection, dans 28 pays africains.

Une situation d’exploitation économique et sexuelle qui reste en place malgré les intentions des responsables…..

Quel que soit le type de violence subie ou les circonstances dans lesquelles elle s’est produite, la plupart des victimes gardent le secret et ne demandent jamais d’aide.

Des données limitées montrent que, dans certains pays, les garçons sont encore moins susceptibles que les filles de demander de l’aide. Et, comme les filles, la plupart des garçons ne parlent pas de leur expérience de la violence, quel qu’en soit le type, car ils ne la considèrent pas comme un problème. Les victimes sont beaucoup plus susceptibles de chercher de l’aide auprès de personnes qu’elles connaissent personnellement qu’auprès d’institutions telles que les services de police, les centres médicaux, les structures d’aide juridique, les groupes religieux et/ou les services sociaux, même lorsqu’elles savent qu’elles peuvent y trouver de l’aide1.

Quelques chiffres pour rappel

Exploitation économique
Violence sexuelle
En Afrique, plus d'un enfant sur cinq est employé contre son gré dans des carrières, des fermes et des mines à ciel ouvert.
Les données actuellement disponibles révèlent que le taux de prévalence de 10 % et plus dans 13 des 18 pays d'Afrique subsaharienne sont impliqués dans des rapports sexuels forcés.
Le pourcentage d'enfants impliqués dans des travaux dangereux est élevé dans la région de l'Afrique subsaharienne (une hausse à 10 %).
En Afrique occidentale et centrale, au moins une fille sur 14 a signalé des incidents de violence physique au cours de l'année écoulée, 26% au Cameroun et 42% en République démocratique du Congo.
30% des enfants âgés de 5 à 17 ans en Afrique subsaharienne sont impliqués dans le travail des enfants.
En Afrique orientale et australe, près de 50% des garçons âgés de 15 à 19 ans pensent qu'il est justifié pour un mari de frapper sa femme dans certains contextes ; en Afrique occidentale et centrale, cette proportion est légèrement supérieure à un tiers.

L’exploitation économique reste insuffisamment documentée, la violence et en particulier l’exploitation sexuelle sont très mal documentées : peu ou pas de données statistiques, définitions imprécises, méthodologie non spécifique, indicateurs non codés.

Il est très difficile d’évaluer avec précision l’importance de l’exploitation sexuelle des enfants dans tous les pays et particulièrement dans les pays africains :

Le sujet reste tabou dans de nombreux pays, dans tous les milieux, dans toutes les institutions/organisations : qu’elles soient locales, nationales ou internationales, malgré leurs discours, politiques et procédures.
Non-harmonisation et multiplicité des concepts liés à la violence sexuelle : outrage, attentat à la pudeur, viol, viol avec souillure, viol avec violence, inceste, prostitution, débauche, incitation à la prostitution, incitation à la débauche, homosexualité, abus sexuel, violence sexuelle, harcèlement sexuel, actes contre nature, pédophilie.
L’absence d’études nationales basées sur une méthodologie rigoureuse et des normes codifiées.

Les données officielles recueillies par la police et la justice ne reflètent qu’une partie de la réalité car elles se basent exclusivement sur les cas qui leur sont présentés. Les différences typiques en matière de violence sexuelle et de situations favorables auxquelles sont exposés les enfants et les jeunes sont également :

La violence domestique et les abus sexuels
Les mutilations génitales féminines
Pédopornographie et tourisme sexuel
La traite des enfants et l’exploitation des enfants et des jeunes
Le recrutement d’enfants soldats

L’absence de statistiques fiables sur les actes d’exploitation et d’abus sexuels et les facteurs qui y sont associés constituent des obstacles à l’élaboration, à la mise en œuvre et à l’évaluation de réponses efficaces à la violence, les décideurs et les partenaires financiers invoquant souvent cet argument pour ne pas financer les interventions proposées par les acteurs de la réponse. Pour les raisons mentionnées ci-dessus, les politiques visant la prévention, la protection et la réhabilitation des enfants victimes d’abus sexuels sont encore à l’état embryonnaire.

Peu de place est accordée à la parole de l’enfant et du jeune.
Les campagnes de sensibilisation sont rares
La mobilisation du secteur privé dans la lutte contre l’exploitation n’est pas encore bien structurée
Le degré d’harmonisation des législations nationales avec la CNUDE, ainsi que les mécanismes de suivi de la mise en œuvre de la CNUDE, sont variables.
Les codes pénaux des 27 pays punissent toutes les formes d’abus et d’exploitation, mais leur applicabilité reste facultative,
L’accès aux services de police et de justice reste difficile pour les enfants, qui dans certains pays doivent être accompagnés de leurs parents ou tuteurs : cela entrave l’intervention des professionnels de l’enfance et des travailleurs sociaux.
Le contexte socioculturel régional et la stigmatisation des enfants victimes d’exploitation sexuelle, en particulier les filles, entravent gravement leur réinsertion sociale.
L’application du principe d’extraterritorialité, stipulant que la compétence de l’Etat s’étend aux actes criminels, y compris les infractions sexuelles, commis par leurs ressortissants à l’étranger, ne semble pas être appliquée, pour l’instant.

La pauvreté, le chômage, l’insuffisance des services sociaux de base (santé, éducation, logement, etc.), la réduction de la croissance économique, l’exploitation économique des enfants, les conflits armés, sont autant de facteurs qui conduisent à l’exclusion des populations vulnérables, comme les enfants et les jeunes.

Les puissants atouts du MAEJT pour relever les défis de l’exploitation économique et sexuelle avec les enfants et les jeunes.